Pour savoir si votre projet professionnel tient la route, vous devez déterminer si votre entreprise est rentable. Pour cela, il est judicieux de faire un business plan en amont de la création d’entreprise, ou avant la reprise d’une société, afin de déterminer les objectifs financiers et stratégies économiques et commerciales à mettre en place.
Le seuil de rentabilité de votre entreprise (SR) est l’élément principal et fondamental de votre business plan puisqu’il détermine la rentabilité et donc la faisabilité de votre projet. C’est un outil précieux qui vous aidera à prendre les décisions qui s’imposent pour avoir un modèle économique de réussite. Mais que veut-il dire ?
Le terme « seuil de rentabilité » correspond au niveau de chiffre d’affaires (CA) annuel hors taxes minimum que doit réaliser l’entreprise au cours de l’exercice comptable pour obtenir un résultat nul. Ce seuil détermine le montant du chiffre d’affaires à faire pour couvrir la totalité des frais et charges de l’entreprise.
L’entreprise ne perd pas d’argent et n’en gagne pas non plus, elle est à l’équilibre.
En dessous du seuil de rentabilité, l’entreprise est déficitaire. Au-dessus du seuil de rentabilité, elle est bénéficiaire.
Le seuil de rentabilité s’exprime en valeur et en quantité, contrairement au point mort, qui s’exprime en temps, et que nous aborderons plus tard.
Le calcul du seuil de rentabilité vous permet donc de connaître le chiffre d’affaires à réaliser pour ne pas avoir de pertes, et ensuite pour faire des bénéfices :
Le seuil de rentabilité sert au chef d’entreprise à :
Le seuil de rentabilité est l’outil de pilotage obligatoire à la bonne gestion d’une entreprise, particulièrement en cas de recherche de financements et d’investisseurs.
De futurs investisseurs ou des banques auront besoin de connaître le SR et la marge à réaliser pour votre société pour savoir si elle sera rentable et bénéficiaire, donc pour vous subventionner en toute confiance.
Un business plan convaincant et solide établira un prévisionnel budgétaire en fonction du calcul de SR.
Connaître votre seuil de rentabilité vous permettra aussi de piloter et moduler les dépenses dans le but d’atteindre votre objectif d’équilibre et de succès financier.
Vous pourrez alors rationaliser les coûts de certains postes budgétaires si nécessaire, et aurez un indicateur chiffré de l’attractivité de votre entreprise.
Vous pourrez également savoir si vos charges sont suffisamment maîtrisées pour assurer la rentabilité de votre activité, et d’anticiper une stratégie de croissance.
Le SR est donc indispensable au dirigeant d’entreprise, tant pour évaluer la viabilité de son projet et sa rentabilité que pour développer son activité.
On peut distinguer trois types de seuil de rentabilité pour une entreprise :
Une entreprise est toujours soumise à des frais, que ce soit pour lancer l’activité, la faire fonctionner, ou encore pour la développer.
Il faut donc commencer par calculer ces frais, en décomposant les charges de l’entreprise, soit les frais que le dirigeant doit payer pour pouvoir exercer son activité.
Ces charges se divisent en deux types, appelées charges fixes et charges variables.
Pour effectuer le calcul du seuil de rentabilité, vous devez connaître les charges fixes et les charges variables. Que sont-elles?
Les charges fixes, aussi appelées charges structurelles, sont les charges récurrentes, indépendantes du niveau d’activité, et dont le montant reste stable chaque année.
Ces charges se payent selon une périodicité et une récurrence définie à l’avance, et leur montant ne change pas, peu importe le niveau de production et le chiffre d’affaires de l’entreprise sur cette période.
Il s’agit par exemple du loyer immobilier d’un local dédié à l’activité (bureau, boutique, atelier, etc), des primes d’assurance, des impôts et charges sociales, d’honoraires, de salaires, d’abonnements de dotations aux amortissements, etc.
À l’inverse, les charges variables, aussi appelées charges opérationnelles, sont des frais directement liés au volume d'activité de l’entreprise, et dont le montant varie selon le chiffre d’affaires.
Par exemple, il s’agit d’achats de marchandises, de matières premières, de matériel et fournitures, de frais de distribution, de sous-traitance, etc.
Le montant de ces charges peut aussi varier en fonction du marché de l’énergie, et du niveau de votre production quand celle-ci dépend de l’énergie. Il s’agit des factures d’électricité et d’essence par exemple.
En plus des notions de charges fixes, charges variables, et charges mixtes ; que vous trouverez dans votre compte de résultat pour les entreprises existantes ; abordons à présent une autre notion qui vous permettra de calculer le seuil de rentabilité de votre entreprise (SR) : la marge sur coût variable.
Pour calculer votre seuil de rentabilité, vous devez établir :
Le taux de marge sur coûts variable se calcule à partir de la marge sur coût variable.
Et la marge sur coût variable, c’est quoi ? C’est simplement la différence entre le prix de vente unitaire et le coût variable pour produire une unité.
Maintenant que vous avez évalué les charges fixes, variables et mixtes de votre entreprise, déterminez le taux de marge sur coûts variable.
Il se calcule comme ceci :
Enfin, après avoir établi ces éléments, vous pouvez calculer votre seuil de rentabilité de deux façons:
Ces deux formules de calcul s’adaptent au type de seuil de rentabilité que vous souhaitez connaître : en valeur ou en quantité, ainsi qu’en unité de temps avec le point mort.
Ainsi, voici les différentes formules de calculs du seuil de rentabilité à appliquer, en valeur et en quantité :
Une fois que vous aurez tous ces éléments chiffrés, vous pourrez également établir un compte de résultat différentiel, qui vous permettra ainsi qu’au comptable si vous en avez un, d’optimiser les bénéfices et de réduire les pertes de votre entreprise.
Le calcul du seuil de rentabilité d’une entreprise est étroitement lié au calcul du point mort, représentant la durée d’activité minimale nécessaire pour que l’entreprise réalise un résultat nul et soit à l’équilibre.
Le point mort s’exprime en nombre de jours ou de mois sur une année comptable.
Contrairement au seuil de rentabilité, exprimé en valeur ou quantité, le point mort s’exprime en temps, afin de savoir à quel moment de la vie de l’entreprise le seuil de rentabilité sera atteint.
À partir de ce moment-là, tout chiffre d’affaires devient du bénéfice. Voici la formule de calcul du point mort :
L’objectif d’une entreprise est d’atteindre au plus vite dans l’exercice comptable le point mort, son point d’équilibre, afin de maximiser les bénéfices.
Si le seuil de rentabilitéé d’une entreprise est trop élevé, il est parfois préférable de ne pas lancer le projet, car le risque de déficit est trop important.
En revanche, si ce seuil est jugé à un niveau raisonnable au regard de l’activité exercée, vous devez en tant que dirigeant veiller à le maintenir à ce niveau.
Pour ce faire, comparez votre SR à celui des entreprises de votre secteur d’activité. S’il est encore trop élevé par rapport à vos concurrents, vous pouvez alors réduire les charges fixes et variables et augmenter le prix de vente unitaire de votre service ou produit.
Vous aurez aussi intérêt à analyser les différents postes de dépenses de votre entreprise, afin d’identifier d’éventuels frais superflus, de renégocier les tarifs avec vos fournisseurs, ou de changer de partenariats si nécessaire.
Par conséquent, le seuil de rentabilité d’une entreprise est incontournable pour :
Grâce au calcul du SR, vous pourrez vous fixer des objectifs chiffrés, précis et atteignables, et ainsi établir un plan d’actions optimisé pour assurer la réussite de votre entreprise.
